dimanche 24 avril 2011

Jean Sarkozy, spécialiste de l’économie sociale, y croyez-vous ?

Le titre de cet article peut faire sourire ou surprendre. On dirait un article de la rubrique « Incroyable mais vrai » d’un magazine de potins. Et pourtant Jean Sarkozy est bien le Vice Président, chargé de l'Économie sociale et solidaire et de l'Insertion par l'économie du Conseil général des Hauts de Seine, un département français appartenant à la petite couronne de la région Île-de-France. J’avoue que ce n’est pas facile de se débarrasser d’un certain scepticisme par rapport au sérieux de ce choix et surtout par rapport à la conviction de l’intéressé. Avant tout, c’est un poste politique, et Jean est le fils de Nicolas Sarkozy, président de la France, homme de droite, qui n’est pas réputé pour des positions pro-sociales. Mais en même temps, l’adage « tel père, tel fils » n’est pas
une assertion toujours vraie. Après tout, l’autre fils Sarkozy, Pierre est rappeur et producteur de musique rap de son État.
En parcourant le blog du Vice-président, son discours et ses arguments sont bien loin du « bullshittage » politique pur. Le jeune politicien, homme d’actions, semble bien connaître son sujet et est ouvert à la collaboration avec les acteurs du milieu.


Il en parle d'ailleurs avec passion et à sa façon dans deux billets publiés en janvier 2011 :


Ainsi il écrit le 17 janvier 2011, suite à un commentaire d'internaute : « (....) Même si l’économie sociale existe depuis le 19ème siècle, elle incarne aujourd’hui les aspirations de beaucoup de nos concitoyens : un meilleur équilibre entre capital et travail. Ce que le général de Gaulle avait imaginé en défendant le principe de "participation" (dont l’économie traditionnelle s’est timidement emparée) (...) » Avant de conclure par : « (...) Il est grand temps que les Hauts-de-Seine renouent avec ce qui a fait sa renommée : une politique économique à visage humain. »


Le 19 janvier 2011, à une autre question d'un internaute : « Les épiceries solidaires et sociales devraient vous intéresser. Elles apportent une aide alimentaire à des personnes fragiles et exclues »


Il répond : « Dès que je le pourrai, je prendrai contact avec vous pour faire une réunion de travail là-dessus. Ce genre de démarche correspond tout à fait à l’engagement du comité départemental, je crois vraiment que les Hauts-de-Seine ont des initiatives à prendre dans ce domaine. »


Je suis tout à fait séduit par le discours de Jean Sarkozy quand il rejette le clivage Droite capitaliste et Gauche social.
À un incrédule qui écrit : « Si les gens de droite se mettent enfin à comprendre ce que vivent leurs voisins, où va-t-on ? J’aimerais tellement pouvoir vous faire confiance ! Mais j’y crois pas»


Il écrit : « Je ne sais pas de quelle génération vous êtes pour croire encore que la droite ne se préoccupe pas des questions sociales… Moi je crois que les lignes de partage entre les courants politiques ont bougé. A droite comme à gauche, il y a ceux qui pensent que le développement économique ne sert que des intérêts financiers et ceux qui pensent qu’il est le meilleur moyen d’accroître le bien être social de ceux qui la font marcher… C’est pour ça que la question du travail et de l’emploi est essentielle dans notre pays (...)»


Quelle audace. Et dire, que ce garçon n'est que : Vice Président du Département !


Un bémol toutefois dans le combat qu'il mène pour une politique économique à visage humain.


Les élus de l'opposition font remarquer que : « (...) En contradiction flagrante avec la démarche de l’ESS, une commission d’appel d’offre a attribué, mi février, 70% d’une prestation d’insertion à destination des bénéficiaires du RSA à la société CLAF accompagnement.


Le groupe CLAF, société cotée en bourse, vient de se voir suspendre ses activités avec la direction régionale Poitou Charentes du Pôle emploi car cette dernière attend qu’elle "fournisse la preuve de sa capacité à répondre normalement à toutes les exigences des cahiers des charges". Ici, dans les Hauts-de-Seine on vient de lui confier 20 000 personnes. Les services de la commission d’appel d’offre du conseil général constataient d’ailleurs eux-mêmes une insuffisante du dossier d’un point de vu qualitatif mais seul le prix de la prestation a compté dans la décision (...) » lire aussi la lettre de Patrice Leclerc, conseiller général, adressée à Jean Sarkozy.
Mais ne faisons pas la fine bouche. En effet, un Sarkozy qui envisage de mettre à l'ordre du jour : les épiceries solidaires et sociales, dans les Hauts de Seine, ce n'est pas rien ! C'est d'autant plus méritoire qu'il n'existe pas de point d'aide alimentaire ni de restos du cœur à Neuilly sur Seine !

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