lundi 30 juillet 2012

Consommation collaborative ou l’émergence du «Consommer autrement»


Dés qu’un système permet à plusieurs personnes d’utiliser un objet qui traditionnellement aurait appartenu et été utilisé par une seule personne, alors il appartient à la sphère de la consommation collaborative.

Deux concepts sont clés pour mieux comprendre le phénomène :
la capacité inutilisée : moins un objet est utilisé, plus sa capacité inutilisée est grande. Typiquement, les perceuses, dont le temps moyen d’utilisation sur leur durée de vie est de 12 minutes, ont une forte capacité inutilisée.
- le coût de coordination : c’est le coût pour mettre en contact la personne qui souhaite utiliser l’objet avec le propriétaire, ainsi que les coûts pour organiser la transaction entre elles. Par exemple, dans le cas de location de voiture entre particuliers, ce sont les coûts pour se mettre d’accord sur les horaires de location, la remise des clés, l’assurance, l’état des lieux, etc.
Internet, en faisant considérablement diminuer les coûts de coordination, permet d’exploiter la capacité inutilisée d’une multitude d’objets, permettant des gains financiers et environnementaux considérables. Telle est la mécanique qui sous-tend la croissance de la consommation collaborative sur internet.

Et si la consommation collaborative était l'avenir ? Pour Antonin Léonard, co-fondateur de Ouishare.com, qui fait un travail incroyable de veille sur l’évolution du phénomène dans le monde francophone sur le site consocollaborative.com., cela ne fait aucun doute : c'est en consommant collectivement que notre société se portera mieux. Sur le plan humain comme sur le plan économique.

Parmi les nouvelles tendances de consommation qui se sont développées ces dernières années et qui sont favorisées par la crise économique actuelle, la consommation collaborative est certainement l’une des plus intéressantes. Elle a même été citée par le très sérieux Time Magazine comme l’une des dix idées qui vont changer le monde !
Cette forme de consommation peut se manifester de nombreuses manières, puisqu’il peut s’agir de louer, prêter, partager ou encore échanger des biens ou des services, tout en créant de nouvelles formes de lien social. Facilitée par le développement des réseaux sociaux et plus généralement des communautés sur internet, la consommation collaborative connait actuellement un grand essor, et touche de nombreux secteurs d’activité. On assiste à une multiplication de sites proposant la revente, l'achat groupé, la location entre particuliers et, plus généralement, tout ce qui permet une utilisation optimisée des biens de consommation.

"Ce qui est à moi est à toi"
Ainsi soit-il, nous serions de plus en plus locataires que propriétaires. Face à l’hyperchoix des distributeurs de masse, on préfère le sur-mesure offert par une personne rencontrée par le bouche-à-oreille ou découverte grâce à sa réputation et sa présence web. Selon Rachel Botsman et Roo Rogers, auteurs de l’ouvrage « What’s Mine Is (Y)ours : The Rise of Collaborative Consumption » , la consommation collaborative correspond au fait de prêter, louer, donner, échanger des objets via les technologies de l’information et les communautés de pairs.


Rachel Botsman est aussi la fondatrice du mouvement collaborative consumption. Grande laudatrice de cette philosophie, elle conclue sa conférence TED par une envolée lyrique pleine d’espoir : « Je crois vraiment que l’on traverse une période où l’on commence à se réveiller de cette monumentale gueule de bois faite de vide et de gâchis et où l’on se lance dans la création d’un système plus durable construit pour répondre à nos besoins innés d’identités individuelle et communautaire. Je crois qu’on parlera de cette époque comme d’une révolution, où la société, confrontée à d’immenses défis, sera passée des avoirs et des dépenses individuelles à une redécouverte du bien collectif. Je suis en mission pour rendre le partage plus cool. »

Au Québec, quelques services de consommation collaborative sont très populaires : Communauto, AlloStop, Amigoexpress, Buyosphere,  BIXI Montréal, Déshabille-toi, Station C, Coopérative ECTO. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les partager.
 

2 commentaires:

  1. J'en connais un autre fraichement arrivé : maxloc.ca.
    C'est un site de location d'objets en tout genre entre particuliers. L'idée n'est pas nouvelle, mais c'est la première plateforme québécoise du genre !

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  2. Très intéressant cette nouvelle plateforme www.maxloc.ca de location. Ça fait un bon moment j'attendais la première au Québec.

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