Par Marie-Sophie Ramspacher
Source : http://business.lesechos.fr
Nés greffés avec une souris d'ordinateur et un smartphone dans les
mains, épris de liberté de parole, les Z seront difficiles à manager si l'on en
croit l'analyse de Didier Pitelet dans « Le Prix de la confiance » (éditions
Eyrolles).
Le président de Moons'Factory voit ces « mutants » de moins de 20 ans
comme des utopistes, peu dociles qui exigeront un management ad hoc : «
Canaliser leur énergie à des fins positives supposera de mettre en place des modèles
de management structurants, éducatifs et psychologiques. »
De bons éléments
L'expert les voit cependant comme de bons
éléments pour l'entreprise : « Ni matéralistes ni carriéristes, les Z ne
saucissonnent pas, ils trimbaleront leur maison au bureau et leur bureau à la
maison. Au final, ils travailleront autant que leurs aînés à condition d'y trouver
un intérêt et de donner du sens à leur quotidien. »
Extraits du livre "Le
prix de la confiance" de Didier Pitelet (Editions Eyrolles)
Les Z, dits mutants, nés à partir de la deuxième moitié des années 1990
Contrairement à ses aînées, cette génération n’a pas découvert les affres de ce monde très dur, elle est née avec, greffée à une réalité digitale permanente. La cruauté de la société contemporaine fait partie de ses postulats. Contrairement à ses aînées, cette génération n’a pas eu à accompagner l’essor des nouvelles technologies, elle les a ingérées. Elle a toujours vécu une souris ou un smartphone à la main, vivant en permanence sur plusieurs niveaux de temps, d’espace, de relation, c’est pourquoi j’aime à l’appeler la génération « mutante ».
Contrairement à ses aînées, cette génération n’a pas découvert les affres de ce monde très dur, elle est née avec, greffée à une réalité digitale permanente. La cruauté de la société contemporaine fait partie de ses postulats. Contrairement à ses aînées, cette génération n’a pas eu à accompagner l’essor des nouvelles technologies, elle les a ingérées. Elle a toujours vécu une souris ou un smartphone à la main, vivant en permanence sur plusieurs niveaux de temps, d’espace, de relation, c’est pourquoi j’aime à l’appeler la génération « mutante ».
Un modèle de management à reconstruire
La génération mutante est une bombe à
retardement pour l’entreprise. La neutraliser, ou plutôt canaliser son
énergie à des fins positives, supposera de mettre en place, en amont, des
modèles de management très structurants, éducatifs et pédagogiques. Objectif
: faire accepter et respecter les règles du jeu. Le sport collectif est la
référence à retenir. Dans une équipe, il peut y avoir des personnes différentes
en matière d’âge, d’origine et de personnalité. Tous respectent la même règle.
Demain, une logique de droits et de devoirs s’imposera à l’entreprise. Bien
évidemment, ces droits et devoirs imposeront une exemplarité totale de la
part du management, comme nous le verrons un peu plus loin au sujet du
leadership de demain.
Pour intégrer et
fidéliser les Z, l’entreprise devra se réapproprier des mots tombés en
désuétude et des comportements passés par pertes et profits : partage,
générosité, sincérité, exemplarité…
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D’évidence, la génération mutante ne sera pas
docile. L’entreprise devra démontrer au salarié Z son engagement et sa
capacité à miser sur lui si elle veut réussir à l’intégrer et à le
fidéliser. Pour tout ce qui touche à l’humain, plus question de se contenter de
beaux discours. Les Z demanderont des preuves. Tout le contraire de la
logique « dominant-dominé », de censure et de contrôle, qui a façonné les
organisations jusqu’à présent. L’entreprise entre dans l’ère de la coresponsabilité,
en matière de gestion et de détention de l’information et de sa réputation.
On commence seulement à comprendre qu’elle a partiellement perdu les moyens de
maîtriser son image. Grâce aux réseaux sociaux, beaucoup moins prévisibles que
les médias de masse, d’autres peuvent s’immiscer dans leurs discours. Mais à
l’inverse, elle pourra transformer cette faiblesse en force en jouant sur
l’effet démultiplicateur de ses propres salariés, eux-mêmes émetteurs
d’information.
(...)
L’ère des « slashers »
Cette génération entend se réaliser par
elle-même, indépendamment des institutions – État, entreprises ou
représentation politique – respectées par ses aînées. Déjà, certains Y ont
contourné la précarité en cumulant plusieurs emplois, parfois très différents.
Ce sont les « slashers » – un terme inspiré du « slash », la barre penchée du
clavier d’ordinateur – pour qui cette situation devient quelquefois un mode de
vie assumé. Les Z pourront parfaitement faire cohabiter statut de salarié et
statut d’entrepreneur par exemple. Du cumul d’emploi pour survivre ou mieux
vivre, les Z passeront à la multiplicité simultanée des expériences de vies.
En ce sens, il y a urgence à rompre avec les clichés archaïques du temps
partiel souvent synonyme aux yeux des politiques, mais aussi d’une part de
l’opinion publique, de précarité et de petits jobs. Entre temps partiel subi et
temps partiel choisi, il y a un monde ! Malheureusement vu de notre vieux pays
et de son administration, le temps partiel confère aux employeurs qui le
pratiquent avec sérieux un amalgame systématique avec ceux qui en abusent au
détriment de leurs salariés.
Article très intéressant. A se poser des questions sur le management de ces futurs générations.
RépondreSupprimerLes entreprises n'auront pas le choix de s'adapter. Les bonnes vieilles méthode de gestion devront être revisités. Déjà avec les Y, le modèle de gestion hiérachique et autoritaire était mort. Avec la génération Z, il est tout simplement enterré.
RépondreSupprimerMerci.
Très intéressant comme article! Les entreprises devront certainement réagir rapidement. Il y a de l'espoir mais il devront être considéré et consulter lors des changements selon moi. Je viens tout juste de lire le livre de l'auteur et conférencier Mr Carol Allain qui vient d'écrire un livre sur le sujet. Ces propos sont très évocateurs; "Dès 6 ans, un bikini pour la plage. À 10 ans, le tatouage. À 12 ans, l'épilation intégrale. Elle gère son image presque comme une marque et toute son existence tourne autour de cette idée : être populaire." mais il y a de l'espoir ; “Cette jeunesse a beaucoup à offrir et fait preuve de curiosité dans tout ce qu'elle entreprend. Le défi pour son entourage est de se connecter avec elle et de prendre conscience de son immense talent de créativité" Carol Allain.
RépondreSupprimerIl a également des conférences ouvertes au grand public sur le sujet pour ceux que ça intéresse!
Merci et au plaisir de vous lire!
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