dimanche 21 juillet 2013

La restauration de rue : petites bourses s’abstenir?

Voiture à patate frites coin Ontario et Darling, 5 mai 1947, archives de Montréal
La restauration de rue fait de plus en plus partie intégrante de l’environnement urbain dans les grandes villes (New York, Boston, Vancouver, Toronto, etc.)
Certains «classiques»font pratiquement figure d’emblèmes nationaux (le bretzel new-yorkais, le fishand chips anglais,etc.). De nouveaux concepts gourmets propulsent la popularité de la cuisine de rue. On observe l’émergence d’une cuisine originale, santé, multiculturelle ou locale. Selon les villes, les camions-restaurants se déplacent au gré des autorisations municipales ou dans des quartiers où la demande est forte.

Les amateurs de ce type de restauration estiment que la cuisine de rue anime le milieu urbain, crée un climat de convivialité, encourage l’économie locale et l’entrepreneuriat, puisque les frais de démarrage sont minimes comparés à un commerce traditionnel.

Les premiers pas de Montréal depuis 1947

Je suis un fervent partisan de la restauration de rue et je trouve que la ville de Montréal a fait un bon choix en se joignant à ce mouvement international avec son projet-pilote.
En  effet, depuis mars dernier, la Ville de Montréal a opté pour une cuisine de rue «à la sauce montréalaise» de qualité « gastronomique ». Depuis l’été dernier, j’ai essayé plusieurs camions-restaurants autant sur l’esplanade du Stade olympique qu’au centre-ville de Montréal. Et je fais le même constat à chaque, la bouffe de rue n’est pas donnée même si on peut imaginer que le commerçant n’assume pas autant de charges qu’un restaurant classique.


Des prix inaccessibles pour les petites bourses

Cet été, le constat concernant les prix élevés pratiqués par les restaurateurs de rue est encore plus frappant, à tel point que j’ai souvent hésité avant de me résoudre à faire un choix. A côté de moi, un couple avec deux enfants s’étonnait de la facture totale pour s’offrir le plaisir de savourer des sandwichs de la rue en famille : « 52$, c’est cher en ta… » maugréait monsieur. Je lui répliquais à la blague, ce n’est pas cher en ta…, c’est cher en Tabarnac. Je viens de me délester d’un peu plus de 12$ pour mon sandwich au poulet. En plus, je me suis pris un morceau dans la chemise, moi qui croyais qu’à ce prix-là, les sandwichs étaient « intelligents ».

Avouons néanmoins que certains produits offerts sont de très bonne qualité et la qualité a un coût. Mais les restaurateurs de rue ont intérêt à penser à « l’abordabilité » de leurs offres au risque de ressembler à des trappes à touristes qu’à une invitation aux Montréalais. Comme la majorité des consommateurs, je ne m’attends pas à manger de la grande gastronomie dans la rue mais « du bon, du rapide et pas trop cher ».
Guedille d’homard (Lucille's) : 9 $. Sandwich au poulet grillé (Zoe's) : 11 $. Sandwich au fromage grillé avec canard confit : 8 $ (Grilled Cheese Apollo). Effiloché de bœuf et oignons caramélisés (Boîte à Fromages) : 9 $.
 L’Union des consommateurs a affirmé avoir eu vent de plusieurs plaintes en lien avec le prix des plats proposés par les camions de nourriture.
«Présentement, ce type de commerce correspond plus aux touristes, a indiqué Philippe Viel, porte-parole à l’Union des consommateurs. Dans un contexte économique où on retrouve des personnes qui ont de la difficulté à boucler leur fin de mois, il est bien difficile pour eux de s’acheter un sandwich à 8 $.»

Vu que la ville de Montréal en est encore à des balbutiements en ce qui concerne ce marché, les restaurateurs de rue ont intérêt « à ne pas tuer la poule aux œufs d’or dans l’œuf ».

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