Les nouvelles réglementations en matière environnementale auront un
impact majoritairement positif sur le développement des entreprises au Québec,
selon un sondage intersectoriel réalisé auprès de 68 hauts dirigeants
d'entreprises leaders dans leur secteur d'activité par la firme SOM, à
l'occasion du premier Forum national sur l'essor de l'économie verte et
son impact sur la formation et la main-d'œuvre qui a lieu ce lundi au
Palais des congrès de Montréal.
L'environnement perçu également comme une source de dépenses
pour les entreprises
Mais en même temps,
ils sont une majorité
(63%) à croire que les questions environnementales sont surtout une source de
dépenses pour leurs entreprises. Une affirmation qui semble contradictoire avec
l’importance perçue par ces mêmes dirigeants des considérations
environnementales pour le développement de leurs affaires. Au niveau actuel de
l’évolution de la conscience verte où la grande majorité des pays occidentaux
ont adopté ou préparent des plans d’actions d’envergure pour le virage vert de
leur économie, réduire les considérations environnementales à une idée de
simples dépenses supplémentaires pour les entreprises n’a pas de sens et
démontrent une courte vue de la compréhension des réalités économiques d’aujourd’hui.
Près de 522 milliards $ US ont été consacrés en 2011 au décollage d'une
économie verte en Chine, aux États-Unis, en Europe et en Corée du Sud. Ces pays
ne consacreront pas autant d’argent dans le virage vert s’ils pensent que ce
sont des dépenses et non des investissements qui vont assurer à moyen et long
terme la viabilité et la durabilité de leurs économies respectives.
Pour Alexandre R. Cabral, un professeur de génie civil de l'Université de
Sherbrooke qui participait au Forum. “La création de richesses venant de
l'économie verte est beaucoup plus importante. De là viendront les emplois de
demain. Il faut passer à une autre étape !”.
Une étude du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) intitulée
“Vers une économie verte” arrive aux conclusions ci-dessous.
- La première conclusion, selon les prévisions par le modèle
macroéconomique du PNUE de la transition vers une économie verte, le verdissement non seulement entraîne une
augmentation de la richesse, en particulier un gain de biens environnementaux
communs ou de capital naturel, mais génère aussi (sur une période de six ans)
un taux plus élevé de croissance du PIB, mesure classique de la performance
économique. Les autres conclusions de l’étude sont les suivantes
- L’économie verte reconnaît la valeur du capital naturel
et l’intérêt d’y investir.
- L’économie verte joue un rôle essentiel dans la lutte
contre la pauvreté.
- L’économie verte crée des emplois et renforce l’équité
sociale.
- L’économie verte substitue les énergies renouvelables
et les technologies à faible taux d’émission de carbone aux combustibles
fossiles.
- L’économie verte favorise l’utilisation plus
rationnelle des ressources et l’efficacité énergétique.
- L’économie verte assure des conditions de vie urbaines
plus durables et une mobilité à faible taux d’émission de carbone.
- Sur la durée, l’économie verte connaît une croissance
plus rapide que l’économie brune tout en entretenant et en restaurant le
capital naturel.
Une méconnaissance des atouts de l'économie verte
Le fait que 63% des
dirigeants d’entreprises québécoises interrogées considèrent les
investissements dans le virage vert comme des dépenses dénote également d’une
compréhension insuffisante des tenants et aboutissants de l’intégration des
pratiques de développement durable dans une entreprise. Les 68 cadres
interrogés entre le 25 janvier et le 13 février dernier ont également exprimé
des craintes quant à la rentabilité de leurs entreprises respectives, dans 19 %
des cas, ils ont perçu le virage vert comme étant assez négatif ou très
négatif. Une perception assez curieuse et non conforme avec la réalité. En
effet, selon un article de la Banque de développement du Canada, passer au vert est rentable pour les entreprises. En
effet, une bonne planification
environnementale permettrait aux entreprises de réduire leurs dépenses.
Ici, les domaines de
l'aménagement forestier, du transport routier et de la chimie, pétrochimie et
du raffinage ont laissé paraître les inquiétudes les plus vives. Fait étonnant,
puisque le récent forum sur les redevances minières a révélé de vives tensions
entre les minières et les groupes environnementaux, seulement 14 % des
dirigeants issus du secteur minier ont dit craindre un impact négatif sur la
rentabilité de leur entreprise advenant l'implantation d'une économie verte.
Cependant, un élément
positif de ce sondage : 56% des hauts dirigeants interrogés ont dit des
compétences environnementales de leur personnel qu'elles étaient assez ou très
importantes lors de l'embauche. C'est peu étonnant, étant donné que 84% d'entre
eux ont dit s'attendre à investir dans la formation en environnement en raison
des nouvelles réglementations environnementales dans un avenir rapproché, à
savoir au cours des trois prochaines années.
Rappelons que Québec a
fait du système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à
effet de serre (GES) le point central de son Plan d'action sur les changements
climatiques 2013-2020.
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