Apple a
l’habitude d’occuper l’actualité lors de ses lancements de nouveaux produits qui
déclenchent un raz de marée d’achats quasi-grégaires parmi les consommateurs du
monde entier. Mais depuis quelques années, Apple revient aussi fréquemment dans
l’actualité pour de sombres raisons. Apple, société d’apparence séduisante,
présente aussi des tares liées à la recherche effrénée de profits par tous les moyens. Et pour cela,
l’entreprise ne se contente plus de fabriquer ses produits à un très bas coût,
sur le dos des travailleurs chinois, et faire payer aux consommateurs un prix très
élevé grâce un marketing hyper-sophistiqué. Le géant de Cupertino verse
aussi dans le tripatouillage fiscal.
Le saint-Graal de l'évasion fiscale
En effet, selon les premières conclusions d'une commission d'enquête parlementaire américaine, Apple a utilisé un complexe réseau de filiales à l'étranger pour contourner le paiement d'impôts aux États-Unis sur des dizaines de milliards de dollars de bénéfices. On retrouve aussi les mêmes pratiques d’évitement fiscal chez Microsoft, Google et HP.
Cela
consiste par exemple à transférer des brevets de valeur à des filiales à
l'étranger, ou à baser des filiales en Irlande en négociant avec ce pays un
taux d'imposition très bas (2%). «Apple ne s'est pas contenté de déplacer ses
bénéfices vers un paradis fiscal à l'étranger», accuse toutefois le sénateur
démocrate Carl Levin, qui préside la commission d'enquête.
«Il
a cherché le saint-Graal de l'évasion fiscale. Il a créé des entités à
l'étranger détenant des dizaines de milliards de dollars mais affirmant ne
résider fiscalement nulle part», a-t-il ajouté.
Apple
a notamment créé une société holding pour ses filiales à l'étranger, Apple
Operations International, qui n'a «pas de salarié, pas de présence physique» et
a pu, «en exploitant les failles» des systèmes fiscaux américains et irlandais,
ne pas faire de déclaration d'impôts depuis cinq ans, où ses revenus
totalisaient pourtant 30 milliards de dollars, selon le communiqué.
Je trouve incroyable qu’une
marque aussi adulée qu’Apple ne fasse pas plus d’efforts pour améliorer son
image en matière de responsabilité sociale.
Déjà sévèrement critiquée
à cause des scandales répétés concernant ses fournisseurs chinois qui fonttravailler leurs employés dans des conditions dangereuses et quasi-inhumaines,
Apple continue de jouer à l’autruche, prenant la fidélité des consommateurs
pour acquis.
Le réveil des consommateurs fâchés contre leur chouchou
Pourtant, l’histoire nous a démontré que l’amour du client n’est pas éternel. Et les premières grognes de désapprobation se font entendre chez les accros de la pomme. Depuis un moment, les manifestations au slogan « Be different » (soyez différents) et les commentaires choqués d’internautes se multiplient aux Etats-Unis. Leurs revendications ? Ces clients découvrent les conditions de travail des sous-traitants du groupe de Cupertino. Début février, un internaute du nom de Mark Shields, aficionado de « la pomme » a même lancé une pétition sur le net pour que Tim Cook prenne enfin en considération les questions sociétales dans sa stratégie de conquête du monde. Son message à l’intention du groupe est clair : « Je veux continuer à utiliser et à aimer vos produits»…un cri d’amour qui a quand même récolté 250.000 signatures en quelques jours.
A
force de nier sa responsabilité sociale et environnementale, le groupe
américain risque, à moyen long terme, d’y perdre une partie de sa réputation
auprès de consommateurs déboussolés : « Je
suis Melissa, j’ai 26 ans et je suis une Apple addict. Je peux même dire que
toute ma famille est Apple addict…et je découvre actuellement les conditions de
travail des gens qui assemblent nos produits » s’indigne la jeune
internaute qui ne dissimule pas son malaise, sur le site Mother Nature Network. « Les
actionnaires d’Apple et les aficionados de la marque sont désormais confrontés
à un dilemme moral . Doivent-ils boycotter la marque ?»Interroge Thane
Rosenbaum du journal Daily Beast.
Au lieu de répondre que les concurrents font la même chose,
il est encore temps pour Apple de réagir comme un leader et de montrer la voie
des bonnes pratiques aux autres délinquants de l’industrie électronique, car les
consommateurs risquent de ne plus vouloir croquer une pomme pourrie.
Apple n'est pas la seule entreprise qui a des fournisseurs qui abusent des travailleurs chinois. Mais je suis d'accord qu'une entreprise qui fait autant de profits ne donne pas l'exemple du bon citoyen corporatif et abuse des paradis fiscaux. Les contribuables consommateurs sont ainsi doublement perdants : ils paient trop chers les produits et ne profitent pas de l'impact fiscal collectif que cela engendre.
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