Partout
dans le monde, une nouvelle génération d’entrepreneurs cherche à conjuguer
activités à visée sociale et objectifs de performance économique. Avec succès.
Les
plus importantes organisations internationales, comme l’ONU, l’érigent en
modèle d’avenir. Elle a fait son apparition au menu des écoles de management
les plus cotées. Les entreprises, grandes et petites, commencent à la
prendre au sérieux. De toute évidence, l’économie sociale et solidaire fait son
chemin dans les esprits. Elle est portée par des patrons qui s’impliquent dans
des secteurs délaissés par le privé (santé, éducation…), mais qui veulent aussi
appliquer des schémas de production différents et mettre en place des modes de
gouvernance plus démocratiques. Tous ces dirigeants partagent le même
objectif : faire de l’argent un moyen, et non une fin en soi, et remettre
l’homme au cœur de leur activité.
Une
finalité : moins d’inégalités sociales, plus d’équité salariale
«L’entreprise
peut être un formidable outil de réduction des inégalités dans les domaines de
la santé, du logement, de l’éducation, de l’énergie, de la mobilité», soutient
François Goudenove. Cet ancien ingénieur d’Airbus, lui-même père d’un enfant
atteint de surdité, dirige Websourd, une entreprise qui propose via Internet
des services de traduction en langage des signes aux entreprises et aux
organismes publics – ces derniers sont contraints par la loi de favoriser
l’accessibilité des personnes sourdes, qui sont 500.000 en France.
Qu’est-ce
qui différencie une entreprise sociale et solidaire comme Websourd d’une
entreprise classique ?
Cela peut être son domaine d’activité, commerce
équitable, microfinance… mais aussi ses règles de fonctionnement. En
particulier dans les pratiques de rémunération. Au sein des petites entreprises
sociales, les écarts de salaire respectent par exemple un rapport de un à cinq.
Dans les grandes, compétitivité oblige, ce ratio peut passer de un à quinze.
«Dans les hôpitaux que nous avons rachetés récemment, difficile de recruter des
chirurgiens à moins de 10.000 euros par mois», explique Jean-Marc Borello, le
président fondateur de Groupe SOS, la plus importante structure d’entreprises
sociales en France (300 filiales, 10.000 salariés et plus de 500 millions
d’euros de chiffre d’affaires).
Cet
encadrement des salaires ne semble pas affecter l’attractivité de ces
entreprises, qui reçoivent massivement des CV en provenance des meilleures
écoles de management et d’ingénieurs. «Les jeunes diplômés sont davantage en
quête de sens que d’argent vite et mal gagné. Non seulement ces sociétés n’ont
pas de difficultés à recruter, mais elles attirent sans doute les profils les
plus intéressants car les plus motivés», souligne Nicolas Hazard, créateur du
Comptoir de l’innovation, le premier fonds d’investissement privé dédié aux
entreprises sociales.
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