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vendredi 25 février 2011

Survol de l'économie sociale dans le monde : un modèle entrepreneurial incontournable

J’ai souvent parlé de l’importance de l’économie sociale au Québec en termes de retombées économiques. Selon le Chantier de l’économie sociale, elle représente plus de 6% du PIB du Québec et elle regroupe plus de 7000 entreprises collectives (coopérative et OSBL) qui fournissent plus de 125 000 emplois. Ces entreprises génèrent plus de 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Ces chiffres démontrent que l’économie sociale est loin d'être marginale mais constitue une réalité incontournable du développement économique du Québec.
En parcourant un blogue français, je me suis rendu compte que l’impact de l’économie sociale est encore plus significatif dans d’autres pays de part le monde. J’ai eu l’idée de faire une revue sommaire de l’économie sociale à travers le monde. Les données sont vraiment impressionnantes et dignes d’intérêt. Par exemple, «À l’échelle mondiale, les 300 principales coopératives et mutuelles cumulaient en 2004 un chiffre d’affaires de 963 milliards de dollars (755 milliards d’euros), à rapprocher pour comparaison au PNB 2004 du Canada : 979 milliards de dollars.»

Les données dans les paragraphes suivantes proviennent d’une étude (revue littéraire) réalisée par le socio-économiste Pierre Johnson en mars 2009.

Le poids de l’économie sociale dans le monde

L’économie sociale et solidaire est présente dans le monde contemporain depuis plus d’un siècle et demi, comme mode d’appréhension et d’organisation de l’activité économique qui tente de placer l’être humain au centre de cette activité. Elle est présente dans toutes les grandes activités productives.

En Europe

L’économie sociale et solidaire trouve ses origines modernes en Europe au XIXe siècle, dans les sociétés de secours mutuel et les coopératives, qui constituaient des formes de défense et de solidarité des ouvriers et des artisans confrontés à la violence sociale de la révolution industrielle. Elle s’est diversifiée au cours de la 2e moitié du XIXe siècle et du XXe siècle, en coopératives de consommation, de production, de crédit, mutuelles d’assurance, etc.

Ces organisations, puissantes en Europe de l’Ouest, représentent au moins 8% du PIB et emploient 9 millions de personne, touchant 25% de la population européenne, selon une étude Comité économique et social de la Commission européenne à la veille de l'élargissement. L'activité quotidienne de ces entreprises prouve qu'il est possible de concilier les dimensions économique, sociale et environnementale.

Elles sont complétées par une deuxième vague d’initiatives solidaires depuis les années 1970, en réponse aux nouveaux bouleversements de l’économie dans le contexte de la mondialisation. Ces initiatives s’expriment à un niveau plus local. Il s’agit des systèmes d’échange local, des initiatives d’insertion par l’activité économique, de la finance solidaire et finalement du commerce équitable qui fait le lien avec les producteurs du Sud.

L’Économie sociale en France

Selon les chiffres de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l’économie sociale en France représente plus de deux millions de salariés travaillant dans plus 200 000 entreprises, soit 10% de l’emploi en France. Elle est responsable de près de 12% du Produit Intérieur Brut. Elle couvre des secteurs d’activités aussi divers que le commerce équitable, les entreprises d'insertion, le tourisme social, les régies de quartier, l'agriculture de proximité, la culture, l'éducation, les services de proximité...

L’économie sociale et solidaire, en France, c’est 5 fois plus d’emplois que dans le secteur automobile et 2 fois plus d’emplois que dans le secteur agricole. Un taux de croissance des emplois entre 2001 et 2006 de 2,6% contre des taux de croissance des emplois de 1,1% dans le privé hors ESS et de 2,1% dans le public. Cet écart se creusant encore sur les dernières années : + 4,2% d’emplois dans l’économie sociale et solidaire entre 2005 et 2006 contre + 1,9% dans le reste de l’économie privée

La coopérative, un modèle mondialement populaire

Les coopératives sont une des formes d’entreprise les mieux enracinées dans le monde entier.
À l’échelle mondiale, les 300 principales coopératives et mutuelles cumulaient en 2004 un chiffre d’affaires de 963 milliards de dollars (755 milliards d’euros), à rapprocher pour comparaison au PNB 2004 du Canada : 979 milliards de dollars. Fondée à Londres en 1895, l’Alliance Coopérative Internationale compte 222 membres dans 85 pays, et dans tous les secteurs d'économie. Toutes ces coopératives représentent quelque 800 millions de personnes dans le monde entier. Elle comprend des organisations sectorielles, qui regroupent elles-mêmes les coopératives des secteurs suivant : agriculture, banque et crédit, consommateurs, pêche, santé, logement, industries et services, assurance et voyage.

En 1994, une étude des Nations Unies estimait que près de 3 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, participaient à une coopérative.
En Asie, plus de 45 millions de personnes sont membres d’une mutuelle
Source: Association of Asian Confederation of Credit Unions, Annual Report 2007/2008.

Quelques exemples par pays 

11 357 coopératives en Argentine, regroupant 9 millions de personnes (22% de la population), et 29 933 en Belgique en 2001, en Bolivie un tiers de la population est membres d’une coopérative, au Canada et aux Etats-Unis, 4 personnes sur 10 appartiennent à au moins une coopérative et 70% au Québec, en Allemagne et en Malaisie, c’est un quart de la population, et 27,5% en Indonésie, à Singapour, c’est la moitié de la population.

Les coopératives sont des acteurs importants dans l’économie nationale et internationale. Au Brésil, elles produisent 40% du PNB agricole, en Bolivie une coopérative d’épargne-crédit gérait un quart de l’épargne national, au Danemark, les coopératives de consommateur gèrent 36,4% du commerce de détail, en Finlande des coopératives produisent 74% des produits carnés, 96% des produits laitiers, 50% des œufs, 34% des produits forestiers et possèdent 34,2% des banques. En France, 90% des agriculteurs sont membres d’une coopérative agricole, 91% au Japon. En Pologne les coopératives laitières sont responsables de 75% de la production, et 99% en Norvège. Au Kenya, les coopératives agricoles possèdent 70% du marché du café, 76% du marché laitier et 95% du marché du coton. Aux États-Unis, en 2003, les 100 premières coopératives avaient un revenu total de 117 milliards de dollars.


Les coopératives sont créatrices d’emploi. On estime que dans le monde, elles fournissent au moins 100 millions d’emplois, dont 20% dans des entreprises multinationales. Au Canada, le mouvement Desjardins (coopérative d’épargne-crédit) est le plus grand employeur de la province du Québec. En France, les coopératives fournissent 4 millions d’emploi, en Allemagne 440 000.

Source : Alliance Coopérative Internationale

Finance solidaire

Depuis une quinzaine d’années, la microfinance connaît un développement important, dans la plupart des pays du Sud, mais également dans les pays du Nord. Initiée au Bangladesh par Mohammed Yunus en 1983, elle s’est répandue dans le monde entier avec un double objectif : lutter contre la pauvreté, en fournissant aux populations qui n’ont pas accès aux banques classiques, des services financiers durables, capables de soutenir leurs activités économiques et processus d’accumulation.

Les services de finance solidaire (ou micro-finance) touchent aujourd’hui 150 millions de personnes dans le monde, servies par plus de 10 000 Institutions de microfinance (coopératives, ONG, banques de microfinance.) ou banques commerciales

source : Planet Finance


Au Bangladesh, la Grameen Bank dispose de près de 1400 succursales et travaille dans plus de 50 000 villages. Depuis sa création, elle a déboursé 4,69 milliards de dollars de prêts et affiche des taux de remboursement de près de 99 %.

En France, près de 53 426 entreprises ont été créées générant 66 511 emplois, grâce à plus de 65 209 microcrédits octroyés par l’ADIE depuis 1989.

Commerce équitable

Né après guerre dans le contexte de la lutte contre le « sous-développement » et de la revendication d’un nouvel ordre économique international par les pays du Sud, le commerce équitable s’est considérablement rénové et développé depuis la fin des années 1980, avec la mise au point de labels permettant de garantir des conditions commerciales avantageuses aux producteurs du Sud, y compris en grande distribution. Réuni en un mouvement cohérent, il touche aujourd’hui environ 800 organisations de producteurs, et 1,5 millions de famille dans le monde. Le chiffre d’affaire du commerce équitable double tous les deux ans depuis l’an 2000, pour atteindre 2,7 milliards d’euro en 2007 pour les seuls produits labellisés.
Source : Fair Trade Labelling Organizations International

Circuits courts

Les circuits courts paysans – consommateurs (ou Partenariats Locaux Solidaires entre Producteurs et Consommateurs PLSPC) sont une réponse aux inquiétudes sanitaires et sociales posées par l’agriculture intensive et à la pression exercée par les circuits commerciaux conventionnels sur les agriculteurs. Le Japon figure parmi les pionniers de ce système, à la suite du scandale de Minamata, avec le mouvement Seikatsu (coopératives de la vie) et Teikei qui regroupe au total 250 000 membres. En Amérique du Nord, il est connu comme Agriculture Soutenu par la Communauté, et regoupe 1700 fermes, en France sous le sigle AMAP.
Source : Urgenci

Monnaies sociales

Les monnaies sociales sont des monnaies complémentaires qui permettent de renforcer les échanges dans une région ou pour un objectif social et écologique donné. Les monnaies complémentaires ont existé depuis des siècles. Sous leur forme moderne, elless sont utilisées par les grandes entreprises des transports (miles), les grands magasins, etc.
Les monnaies sociales, elles, ont un pour objectif de donner une valeur sociale et/ou écologique aux échanges. Elles ont permis de maintenir 2 millions de personnes hors de la pauvreté en Argentine pendant la période de crise du peso, indexé sur le dollar. Elles existent dans le monde entier, sous la forme de LETS au Royaume-Uni, de SELs en France, etc. En Suisse, le WIR, une monnaie sociale, est utilisée depuis soixante-quinze ans par 65 000 entreprises du pays. Cette banque fonctionne en deux monnaies : le franc suisse et le WIR.
 

7 commentaires:

  1. Merci pour cet article et pour les explications que j’estime intéressantes.

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  2. JEAN-PIERRE MFOMY26 novembre 2010 à 05:21

    Je suis Camerounais. Je suis convaincu que l'économie alternative est la solution pour les IMF.

    Ancien employé de banque (14 ans) et passionné par la microfinance dans laquelle je me suis reconverti depuis 11 ans, j’ai conçu, testé et mis au point une approche alternative globale de la microfinance faisant appel à l’échange
    marchandises, à l’économie solidaire et limitant le recours à la monnaie (officielle) ou aux financements extérieurs.

    Techniquement, l’approche dynamique réconisée, inspirée du système de la Banque WIR en SUISSE est basée sur un mécanisme simplifié de compensation multilatérale par compte et un dispositif de microfinancement alternatif (non
    monétaire) permettant aux acteurs de la lutte contre la pauvreté intéressés de satisfaire réciproquement leurs besoins par échanges partiels indirects, et à l’Etablissement de microfinance d’accorder (le cas échéant) une part des « financements » sous forme de biens ou services que les bénéficiaires rembourseraient avec leurs productions, prestations, disponibilités immédiates
    (ou futures) compensables.

    Je recherche des organismes susceptibles de m'aider à concrétiser ce concept. Dossier de présentation sommaire disponible.

    Veuillez SVP me faire part de vos réflexions (avantages, inconvénients, critiques, suggestions, réserves, etc.)

    Salutations cordiales.

    Jean-Pierre MFOMY - DOUALA - CAMEROUN -Tél. 94.67.85.09 - Email : capcompensation@yahoo.fr

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  3. @ M. MFomy

    Merci pour votre intervention. Je trouve très intéressant le modèle que vous décrivez. Je n'ai jamais eu à travailler en profondeur sur un modèle d'économie alternative non monétaire. Je ne le connais donc pas assez pour en faire une analyse critique. Mais je sais qu'une application simple de ce modèle basé sur l'échange de services au Québec à travers le projet l'Accorderie http://www.accorderie.ca/index.php
    Évidemment, les expériences comme celle de l'Accorderie nées dans un contexte occidental ne s’appliquent pas nécessairement à une communauté rurale en Afrique mais peuvent tout au moins servir d'inspiration.
    Si vous cherchez des partenaires financiers potentiels pour réaliser votre projet, je vous suggère de regarder du côté des organisations des Nations unies comme le PNUD, le BIT ou le CNUCED qui manifestent de plus en plus une ouverture pour l'économie sociale.

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  4. je vous remercie pour votre super blog, très intéressant et très instructif !

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  5. J'aime votre blog, bravo et bonne continuation.

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